La signature à Doha, le 19 juillet 2025, d’une Déclaration de principes entre le gouvernement de la RDC et le mouvement rebelle AFC/M23 marque une avancée diplomatique que certains qualifient d’« historique ». Toutefois, pour qu’elle dépasse le stade du simple symbole, sa mise en œuvre rapide et sincère sera décisive.
Une architecture ambitieuse mais fragile
Le texte est structuré autour de sept engagements-clés, allant du cessez-le-feu permanent à la restauration de l’autorité de l’État, en passant par le retour des déplacés et le lancement de négociations directes. En apparence, tout y est : reconnaissance du droit humanitaire, engagement à bannir les discours haineux, et reconnaissance du rôle central de la MONUSCO et des mécanismes régionaux.
Mais plusieurs questions demeurent. L’AFC/M23 acceptera-t-il réellement de se retirer de ses positions stratégiques ? Et surtout, Kinshasa est-il prêt à faire une place politique même partielle à ses anciens ennemis ? L’expérience du passé plaide pour la prudence.
L’influence qatarie et le retour du multilatéralisme africain
Ce texte confirme le rôle croissant du Qatar comme médiateur discret en Afrique. Doha réussit là où Nairobi et Luanda avaient échoué à faire asseoir les deux camps autour d’un même document. L’implication américaine et l’encadrement par l’Union africaine renforcent un certain retour du multilatéralisme dans la gestion des crises africaines.
Entre espoir et scepticisme
La référence explicite à l’accord de Washington entre la RDC et le Rwanda laisse entrevoir une dynamique régionale de détente. Mais les critiques pointent l’absence de garanties concrètes sur le désarmement effectif ou la démobilisation des combattants. La véritable épreuve commencera le 8 août, date prévue pour l’ouverture des négociations directes.