Malgré la déclaration de principe signée à Doha le 19 juillet dernier, des combats de grande intensité ont opposé dans la nuit de jeudi à vendredi 25 juillet les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, aux groupes d’autodéfense Wazalendo dans le territoire de Masisi, à l’ouest de la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.
Selon des sources concordantes recueillies sur place, les affrontements ont éclaté aux environs d’une heure du matin dans les localités de Luke et Katobotobo. Les hostilités ont duré jusqu’en fin d’après-midi, vers 16 heures, provoquant le déplacement massif des populations civiles. Les rebelles auraient progressé jusqu’à Ngululu, un village aujourd’hui déserté, ses habitants ayant fui vers Humura, selon la société civile locale.
D’autres affrontements ont également été signalés dans le groupement Nyamaboko 1. Les rebelles du M23 y auraient pris le contrôle des villages de Mulema et Katahandwa dans le groupement Buabo, ainsi que celui de Shoa, situé dans le groupement Banyungu.
Des témoins sur place rapportent des scènes de panique, des maisons abandonnées à la hâte, et des familles entières forcées de dormir à la belle étoile. La société civile évoque plusieurs civils tués ou blessés, sans qu’un bilan précis ne soit encore disponible à cette heure.
Ces violences interviennent en pleine période d’espoir pour un apaisement des tensions, après la signature de l’accord de Doha entre les autorités congolaises et des représentants du M23, sous l’égide du Qatar et de plusieurs partenaires internationaux. La poursuite des hostilités remet en cause l’engagement des parties au processus de désescalade.
Face à cette détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire, plusieurs organisations locales et internationales appellent à un cessez-le-feu immédiat et au respect des engagements pris à Doha. Elles demandent également un accès humanitaire sans entrave pour venir en aide aux populations déplacées.
Pour l’instant, ni les autorités congolaises ni les représentants du M23 n’ont officiellement réagi à cette nouvelle flambée de violence.
Rédaction
