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RDC – Goma et Rutshuru : Plus de 300 morts, des centaines d’enlèvements et une insécurité galopante en juillet

La province du Nord-Kivu, en particulier les zones de Goma, Rutshuru et leurs périphéries, est en proie à une vague de violences sans précédent. Selon le bulletin officiel publié par le conseiller de la jeunesse de Goma et Karisimbi, entre le 3 et le 25 juillet 2025, la région a enregistré un bilan dramatique :


  • 305 personnes tuées par balles,
  • 26 corps sans vie retrouvés,
  • 364 cas d’enlèvements,
  • 98 maisons, boutiques et kiosques pillés ou braqués,
  • 47 personnes blessées par armes à feu ou armes blanches,
  • 27 maisons incendiées,
  • 5 cas d’accidents mortels de circulation,
  • 5 engins explosifs découverts,
  • 1 cas de suicide volontaire,
  • 178 cas de violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG).

Outre ces chiffres glaçants, plusieurs cas de violations massives des droits humains ont été suivis et documentés, notamment des détentions arbitraires, des actes de torture, et des disparitions forcées.

« Ces données reflètent une dégradation brutale de la situation sécuritaire et humanitaire. Chaque chiffre représente une vie détruite, une famille bouleversée, une communauté traumatisée », alerte le conseiller de la jeunesse dans son rapport.

Une insécurité omniprésente

Les attaques armées, les kidnappings et les pillages se multiplient dans un contexte de quasi-absence de l’État dans certaines zones. Les civils, pris au piège entre groupes armés et bandits urbains, sont les premières victimes de cette spirale de violence.

Aucune affaire de justice populaire n’a été enregistrée au cours de la période, mais l’absence de réponse judiciaire renforce un sentiment d’impunité croissant. Les explosifs découverts dans des quartiers résidentiels témoignent également de la montée en puissance des menaces non conventionnelles contre les populations civiles.

Des femmes et des enfants en première ligne

Le rapport insiste sur l’ampleur des violences sexuelles et basées sur le genre, avec 178 cas signalés en moins d’un mois, chiffre probablement sous-estimé en raison de la peur et du silence qui entourent ce type de crimes.

« Les femmes et les enfants paient le prix le plus lourd dans cette crise sécuritaire. Il est urgent de renforcer leur protection », souligne le rapport.

Un appel à l’action

Face à cette situation catastrophique, le conseiller de la jeunesse exhorte les autorités locales, provinciales et nationales à agir de manière urgente et coordonnée pour sécuriser les populations, poursuivre les auteurs de ces exactions et restaurer l’autorité de l’État dans toutes les zones affectées.

« Le silence ou l’inaction face à ces drames est une forme de complicité. Le Nord-Kivu a besoin d’une réponse forte, humaine et juste », conclut le bulletin.


Picard Luhavo

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