Dans un contexte de turbulences internes et de pression croissante sur la transparence au sein de l’institution militaire, le chef d’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a ordonné la suspension immédiate de toutes les sorties extérieures des officiers de l’armée. Cette mesure, annoncée par une note confidentielle mais largement relayée dans les milieux sécuritaires, intervient alors que deux hauts gradés, les généraux Franck Ntumba et Christian Tshiwewe, font l’objet d’interpellations liées à des soupçons de détournement de fonds publics.
Selon des sources proches du commandement militaire, cette interdiction vise à prévenir toute tentative de fuite ou de pression externe pendant le déroulement des enquêtes en cours.
« La mesure est conservatoire mais ferme. Il s’agit de garantir la pleine coopération des officiers dans une enquête qui touche au cœur même de l’intégrité de l’armée », confie un haut responsable sous anonymat.
Les généraux Ntumba et Tshiwewe, longtemps considérés comme des piliers du commandement opérationnel des FARDC, sont accusés d’avoir détourné plusieurs millions de dollars destinés à l’équipement et à la solde des troupes engagées dans les zones de conflit, notamment dans l’Est du pays. Si aucune inculpation formelle n’a encore été prononcée, leur convocation par les services de renseignement militaire alimente les spéculations sur une vaste opération de nettoyage dans les rangs de l’armée.
La décision du chef d’état-major intervient dans un climat de méfiance croissante entre le pouvoir civil et la hiérarchie militaire, à quelques mois des échéances électorales locales et alors que les opérations contre les groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri se poursuivent dans un flou logistique persistant.
Pour l’heure, les FARDC n’ont pas officiellement communiqué sur le sort réservé aux deux généraux, ni sur l’ampleur des sommes impliquées. En attendant, l’interdiction de voyage s’apparente à une manœuvre de verrouillage interne visant à préserver les secrets d’une affaire qui pourrait fragiliser davantage la confiance du peuple congolais envers son armée.
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