La province du Nord-Kivu a officiellement lancé ce lundi 28 juillet 2025 la 58ᵉ édition de l’Examen d’État, dans un contexte sécuritaire toujours tendu. La cérémonie principale s’est tenue à l’Institut de Beni, au centre Beni 5, sous la présidence du vice-gouverneur de la province, le Commissaire divisionnaire Louis-Second Karawa, en présence des autorités administratives, scolaires, militaires et policières.
Cette année, 68 786 finalistes prennent part aux épreuves dans l’ensemble de la province, dont 32 395 filles, représentant 47 % des candidats. La répartition est la suivante :
- Nord-Kivu I (Goma, Nyiragongo, Rutshuru) : 22 323 candidats, dont 11 319 filles ;
- Nord-Kivu II (Lubero, Butembo, Beni ville et territoire) : 30 307 candidats, dont 15 108 filles ;
- Nord-Kivu III (Walikale, Masisi) : 16 156 candidats, dont 5 968 filles.
Dans son discours, le vice-gouverneur a salué l’engagement des candidats ainsi que l’accompagnement de l’UNICEF, qui a facilité le déploiement des kits d’examen dans certaines zones encore sous contrôle de groupes armés, notamment du M23.
« Bien instruits, vous incarnez l’espoir tant de vos familles respectives que d’un Nord-Kivu pacifié et réconcilié avec lui-même. En réussissant, vous portez haut le flambeau de la jeunesse congolaise engagée et responsable », a-t-il déclaré.
Il a également appelé les parents à promouvoir la masculinité positive, en garantissant une égalité des chances éducatives entre filles et garçons. À l’endroit des encadreurs, inspecteurs, surveillants et agents de l’ordre, l’autorité provinciale a rappelé la nécessité de garantir des épreuves justes, équitables et transparentes.
Oïcha et Butembo également mobilisées
Dans la commune d’Oïcha, c’est le colonel Marcel Kaloni, administrateur militaire assistant du territoire de Beni, qui a procédé au lancement officiel au centre Oïcha 3, situé à l’Institut Nduani. Il a encouragé les élèves à garder leur calme et à aborder les épreuves avec confiance.
Le bourgmestre adjoint, Kambale Kibwana Jean de Dieu, a exhorté les chefs d’établissements à ne pas exiger de frais scolaires pendant la session :
« Ce n’est pas le moment de recouvrer les frais. Laissez les enfants passer leurs examens dans la paix et la concentration. »
Le chef de pool secondaire, Enoch Kavyavu, a insisté sur la discipline et la probité morale.
« Ce ne sont pas de simples interrogations, mais des examens nationaux. Ils exigent rigueur et intégrité. »
La sous-division d’Oïcha aligne 2 304 candidats, répartis dans huit centres : Oïcha, Mbau, Bingo, Mangina et Madiwe.
À Butembo, chef-lieu de la province éducationnelle Nord-Kivu II, la cérémonie a eu lieu à l’Institut Technique Agricole et Vétérinaire (ITAV), en présence du maire de la ville, le Commissaire Supérieur Principal Mowa Baeki Telly Roger. Il a félicité les finalistes pour leur persévérance et les a appelés à éviter toute tricherie.
De son côté, le représentant de l’Inspection principale provinciale, Yuma Dile, a indiqué que le nombre de centres de passation est passé de 96 à 103, pour rapprocher les lieux d’examen des candidats.
Il a également précisé que 121 élèves, dont 93 filles, participent au jury national du cycle court.
Une session marquée par des défis, mais bien encadrée
Le proved du Nord-Kivu II, Norbert Bisimwa, a reconnu les nombreuses difficultés rencontrées cette année à cause du contexte sécuritaire, mais s’est dit satisfait du bon déroulement de l’année scolaire grâce à la « collaboration parfaite entre tous les acteurs ».
« Le calendrier scolaire réaménagé a été respecté. Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter mutuellement pour notre engagement dans l’encadrement de cette jeunesse qui représente l’avenir du pays. »
Les épreuves se déroulent du 28 au 31 juillet 2025, selon le programme national suivant :
- Lundi : Culture générale
- Mardi : Branches spécifiques
- Mercredi : Sciences
- Jeudi : Langues
Avec le concours de l’UNICEF et la détermination des autorités éducatives, le Nord-Kivu entend relever le pari d’un Examen d’État équitable, sécurisé et réussi, même dans les zones les plus exposées aux conflits.
Justin Mupanya, correspondant à Beni