Les discussions s’intensifient autour de la mise en place d’un directoire de transition dirigé par le colonel Randrianirina
À Antananarivo, les tractations politiques se multiplient, mercredi 15 octobre, au lendemain de la prise de pouvoir par l’armée malgache. Douze heures après l’annonce du coup de force, le colonel Michael Randrianirina, désormais présenté comme le nouvel homme fort du pays, multiplie les rencontres avec quatre autres colonels de l’armée de terre pour définir les contours de la transition.
Selon des sources proches du dossier, les discussions portent sur la création d’un directoire militaire chargé de conduire le pays pendant une période de 18 à 24 mois, avant la tenue d’un référendum constitutionnel. Mais le cadre institutionnel reste flou. Des réunions nocturnes ont eu lieu entre les juges de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) et les représentants du Corps des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), afin de donner une base légale à la prise de pouvoir.
Un point de blocage subsiste autour de la dissolution des principales institutions, notamment la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le Sénat, la HCC et la Haute Cour de justice. Les militaires hésitent encore entre leur remplacement ou leur réaménagement. Pour un diplomate cité par RFI, la qualification de cette prise de pouvoir en « coup d’État » dépendra en partie du traitement réservé à ces organes.
La question du partage des rôles entre les différentes forces de sécurité, notamment la place des gendarmes dans le futur dispositif, reste également au centre des débats. Mardi soir, au quartier général du Capsat, le colonel Randrianirina a reçu le soutien de plusieurs responsables politiques, de membres de la société civile et de représentants du mouvement de la Gen Z, à l’origine des récentes manifestations.
Deux personnalités ont été désignées pour servir de liaison entre les militaires et la jeunesse, afin de faciliter les négociations. Le colonel Randrianirina a annoncé la prochaine nomination d’un Premier ministre de consensus chargé de former un gouvernement de transition, affirmant que « la politique sociale fera partie des priorités ».
À la mi-journée, les chancelleries étrangères n’avaient pas encore réagi officiellement. Dans l’après-midi, la France a toutefois appelé les nouvelles autorités à « préserver la démocratie et l’État de droit », dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La Rédaction







