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Gambie : le ministre congolais des Droits humains appelle à un signal fort contre le Rwanda face au drame du « Génocost »

Le ministre congolais des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a appelé mardi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à envoyer « un signal fort » pour décourager le Rwanda et ses alliés face au drame du « Génocost » qui, selon lui, se commet en République démocratique du Congo.


Le ministre Mbemba Kabuya séjourne à Banjul, en Gambie, où il prend part à la 85ᵉ session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Désigné pour représenter les États membres de l’Union africaine à la cérémonie d’ouverture, il a mis en avant les efforts entrepris par le gouvernement congolais, sous le leadership du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en faveur de la promotion et de la protection des droits humains.

Le ministre congolais des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya

Des avancées dans plusieurs domaines sociaux

Dans son intervention, le ministre a cité plusieurs initiatives gouvernementales, notamment la parité homme-femme, la gratuité de l’enseignement de base, la formation professionnelle des jeunes désœuvrés, la prise en charge des enfants drépanocytaires ainsi que la mise en œuvre de la Couverture santé universelle, dont la gratuité de la maternité.
Il a également évoqué la justice transitionnelle, mise en place pour accompagner les femmes victimes des violences liées à la guerre « d’agression imposée à la RDC par le Rwanda ».

Un drame humanitaire persistant

Me Samuel Mbemba Kabuya a par ailleurs souligné que le principal défi pour les droits humains en RDC reste la guerre d’agression à l’Est du pays, qui, selon lui, continue de provoquer « des violations massives et systématiques des droits fondamentaux depuis trois décennies ».

« À ce jour, nous comptons plus de 10 millions de morts et plus de 10 millions de déplacés internes », a-t-il déclaré, citant les rapports des Nations unies, dont le plus récent, publié en juillet 2025, « met directement en cause le Rwanda et ses supplétifs de l’AFC/M23 ».

Le ministre a rappelé plusieurs massacres survenus ces dernières années, notamment à Kishishe, Kibumba, Kitchanga, Maboya, Kanyabayonga, Bwito et Minova, qu’il a qualifiés de « tragédies humaines où des populations ont subi une épuration ethnique systématique visant le contrôle des terres riches en minerais ».

Un mémorial pour la mémoire des victimes

Me Mbemba Kabuya a annoncé la création à Kinshasa d’un mémorial du Génocost, dédié à la mémoire des millions de victimes des violences armées en RDC. Il a invité les participants à la session de Banjul à venir le visiter.
Il a aussi informé que le Parlement congolais a adopté, le 17 octobre dernier, une résolution reconnaissant les génocides commis sur le territoire congolais.

Appel à une réponse africaine concertée

Face à ce qu’il a qualifié de « drame sans précédent dans l’histoire de l’humanité », le ministre congolais a exhorté la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à adopter une position claire et ferme.

« Il est temps d’envoyer un signal fort pour décourager l’entêtement du Rwanda et la main invisible derrière lui », a-t-il insisté.

Enfin, Me Mbemba Kabuya a plaidé pour une décolonisation des droits humains en Afrique, afin que « les valeurs africaines, la souveraineté des États et la dignité des peuples » soient pleinement prises en compte dans les politiques de défense et de promotion des droits fondamentaux sur le continent.


Dorcas Kapinga

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