Le rappeur américain Sean « Diddy » Combs a été reconnu coupable mercredi de deux chefs d’accusation liés à la transportation à des fins de prostitution, à l’issue d’un procès fédéral de deux mois. Il a en revanche été acquitté des charges de trafic sexuel et de racket, les plus lourdes qui pesaient contre lui.
Diddy, 55 ans, est en détention depuis près de dix mois. Ce temps passé en prison sera déduit de sa peine finale, a précisé le tribunal fédéral de New York, qui a rejeté sa demande de libération sous caution. Il restera donc derrière les barreaux jusqu’à l’audience de détermination de la peine, prévue pour le 3 octobre, à moins qu’une date plus rapprochée ne soit fixée, comme le souhaite la défense.
Une peine réduite selon l’avocat Geragos
Mark Geragos, avocat de renom et père de l’une des principales défenseures de Diddy, Teny Geragos, a livré une analyse remarquée dans son podcast « 2 Angry Men« , coanimé avec Harvey Levin. Selon lui, la peine prononcée pourrait être bien inférieure à ce que réclame le gouvernement.
«Ils vont demander entre 50 et 60 mois, c’est certain», a-t-il avancé. «Mais les lignes directrices recommandent entre 20 et 27 mois. Si la justice est respectée, il pourrait écoper de 21 mois, temps déjà purgé.»
Geragos estime même qu’en cas de peine supérieure, Diddy pourrait bénéficier d’aménagements qui réduiraient considérablement le temps restant à purger.
« Même s’il prend 36 mois, il ne fera probablement pas beaucoup plus de temps », a-t-il prédit.
Une défense victorieuse sur les chefs les plus graves
À la sortie du procès, la défense s’est réjouie de l’abandon des accusations les plus sévères, notamment le recours au RICO Act, loi généralement utilisée pour démanteler des réseaux mafieux, et à la Mann Act, relative au trafic sexuel.
« Ce n’était pas une entreprise criminelle. C’était une affaire de choix adultes et volontaires », ont martelé les avocats de Diddy, parmi lesquels Brian Steel récemment en défense de Young Thug mais aussi Anna Estevao, Jason Driscoll, Xavier R. Donaldson et Alexandra Shapiro.
Teny Geragos, elle, a salué la décision avec un sourire discret lors d’une brève apparition dans le podcast de son père :
« Je me sens bien, c’était une grosse affaire », a-t-elle simplement confié.
Un dossier affaibli sur les accusations de trafic sexuel
Pour Nicole Blank Becker, avocate de R. Kelly, ce verdict s’explique par un manque de solidité sur les accusations les plus lourdes :
« Ils ont tout jeté contre Diddy, espérant le faire tomber avec un RICO », a-t-elle expliqué à Fox News Digital. « Mais ces lois n’ont jamais été conçues pour un cas comme celui-ci.»
En revanche, selon elle, les témoignages de Cassie Ventura, ancienne compagne de Diddy, et d’une femme identifiée sous le pseudonyme de « Jane« , ont rendu inévitables les condamnations pour transport à des fins de prostitution.
Ces chefs d’accusation peuvent conduire à une peine maximale de dix ans d’emprisonnement. Toutefois, la défense mise sur le crédit du temps déjà purgé et sur une interprétation favorable du barème fédéral.
Prochaine étape : l’audience du 3 octobre
Un juge fédéral, Arun Subramanian, a convoqué une audience préliminaire en visioconférence ce mardi à 14h (heure de l’Est) pour fixer les modalités de la future audience de condamnation. À ce stade, le parquet souhaite une peine de quatre à cinq ans de prison, tandis que la défense plaide pour une sanction proche des 20 mois, avec libération anticipée.
Quel que soit le verdict final, cette affaire marque un tournant pour Sean Combs, longtemps figure emblématique du hip-hop américain. Il ne s’agit plus désormais de préserver sa carrière, mais de négocier au mieux la fin de son parcours judiciaire.
