Une cérémonie d’inhumation a eu lieu samedi 28 juin à Ndoma Kifrefre, dans la localité de Kilia, secteur de Ruwenzori, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), où seize crânes humains et plusieurs ossements ont été mis en terre. Ces restes, découverts il y a quelques mois, sont attribués à des civils tués par les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), selon les autorités locales.
« Il s’agit de civils tués il y a plus de quatre ans par les ADF, qui avaient installé ici un véritable abattoir humain », a déclaré Andela Kalambongo, chef des villages Ndoma, lors de la cérémonie.
La Croix-Rouge locale, en charge de l’inhumation, précise que ces 16 crânes viennent s’ajouter à 94 autres déjà enterrés dans la même zone plus tôt cette année. En tout, près d’une centaine de corps pour la plupart non identifiés ont été ensevelis à ce jour, selon la même source.
Ces découvertes macabres rappellent l’ampleur des violences commises par les ADF, un groupe armé actif depuis plusieurs années dans les provinces de l’Est congolais, notamment à Beni et Ituri. Liés à l’organisation État islamique, les ADF sont accusés de nombreux massacres de civils, enlèvements et exactions dans cette région en proie à l’insécurité.
La persistance des violences et la lenteur des identifications posent de sérieuses questions sur la capacité des autorités à protéger les populations locales et à rendre justice aux victimes. En attendant, les communautés locales, souvent livrées à elles-mêmes, continuent d’enterrer leurs morts dans la dignité, malgré la douleur et l’oubli.
Rédaction