À la suite du briefing tenu par la ministre congolaise des Affaires étrangères, les réactions continuent d’émerger dans la classe politique congolaise. L’une des plus marquantes est celle de Prince Epenge, cadre de la coalition LAMUKA, qui rejette la posture du gouvernement sur la question des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).
« Les FDLR sont un prétexte pour Kagame, une variable d’ajustement. La solution ne viendra pas de Kinshasa, mais de Kigali », a déclaré M. Epenge, en réponse à ce qu’il considère comme une stratégie diplomatique confuse du gouvernement congolais.
Selon lui, le président rwandais Paul Kagame instrumentalise la menace FDLR pour justifier l’ingérence militaire du Rwanda dans l’Est de la RDC, tandis que la communauté internationale ferme les yeux sur l’origine réelle du conflit.
Prince Epenge plaide pour un dialogue inter-rwandais, qui, selon lui, est la seule voie durable vers la paix. Il rappelle que les FDLR eux-mêmes ont sollicité, dans une lettre adressée au président angolais João Lourenço en octobre 2024, un tel dialogue avec Kigali.
« Les Congolais sont toujours appelés à dialoguer entre eux. Pourquoi les Rwandais n’organiseraient-ils pas leur propre dialogue national ? », questionne-t-il.
Le cadre de LAMUKA appelle également les États-Unis et l’ONU à sortir de leur ambiguïté et à faire pression sur Kagame pour qu’il ouvre des négociations internes.
« Si l’Amérique et les Nations unies obligent Kagame à organiser un dialogue inclusif, le problème des FDLR sera réglé », conclut-il.
Alors que la diplomatie congolaise semble intensifier ses engagements extérieurs, cette sortie met en lumière la frustration croissante de l’opposition face à une approche jugée déséquilibrée, et relance le débat sur la souveraineté, les responsabilités partagées et la paix régionale.
MBIYE GRACE G.