Une réaction ferme face à la proposition de Déo Kasongo. Alors que l’homme d’affaires et communicateur Déo Kasongo a récemment suggéré de rebaptiser le Stade Tata Raphaël pour y inscrire l’héritage du combat légendaire “Rumble in the Jungle” entre Muhammad Ali et George Foreman, la déclaration fait réagir.
L’ancien conseiller du Chef de l’État, Vidiye Tshimanga, monte au créneau et dénonce ce qu’il qualifie de profanation du patrimoine national.
“On ne prend pas une telle décision dans l’euphorie ou pour flatter un invité. Ali et Foreman feront toujours partie de notre histoire, mais l’impact qu’a eu Tata Raphaël de la Kethulle sur l’histoire sportive, sociale et même politique de notre pays ne mérite pas une telle désacralisation”, a-t-il déclaré.
Pour Tshimanga, changer le nom du stade ne relève pas d’un simple acte symbolique, mais d’une atteinte à la mémoire collective :
“Le Stade Tata Raphaël n’est pas un simple lieu sportif. C’est un sanctuaire de mémoire nationale. Il a vu défiler les plus grandes pages du sport congolais, du football à la boxe, mais aussi de notre histoire politique.”
Il estime que la proposition de Kasongo révèle “une légèreté et une méconnaissance du sens du patrimoine national”, rappelant que les monuments et symboles de la République ne peuvent être manipulés pour des coups de communication éphémères.
Vidiye Tshimanga ne rejette pas l’idée d’honorer la mémoire d’Ali et Foreman, mais appelle à une approche plus réfléchie et respectueuse.
“Faites une statue d’Ali et Foreman à l’entrée du stade, ou construisez une salle de boxe baptisée Ring Ali-Foreman dans l’enceinte du complexe. Mais improviser un changement de nom pour des raisons médiatiques, c’est une hérésie.”
Il invite les autorités, notamment le Gouverneur André Bumba, le Ministre des Sports Didier Budimbu et la Première Ministre Judith Suminwa, à ne pas céder à la pression de la mode ou du spectacle.
Le message de Tshimanga s’adresse enfin à la mémoire collective des Congolais :
“Les grandes institutions sportives kinoises et même congolaises — V.Club, Daring, Renaissance — sont liées à ce nom. L’esprit de notre histoire indépendante habite encore dans ce lieu. Ne réveillons pas ceux qui reposent en paix.”
Et de conclure :
“Le Stade Tata Raphaël doit demeurer ce qu’il est : un monument historique, un repère d’identité et de fierté nationale.”
La Rédaction
