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2 août – Journée du Génocost Congolais : un devoir de mémoire nationale

En République Démocratique du Congo, ce 2 août n’est pas une date comme les autres. Elle marque la Journée du Génocost Congolais, une commémoration solennelle en hommage aux millions de Congolais tombés sous le poids des conflits armés, des massacres de masse, des violences sexuelles, des déplacements forcés et d’autres atrocités perpétrées depuis le déclenchement de la guerre du 2 août 1998.


Cette journée, de plus en plus ancrée dans la conscience nationale, se veut un moment de recueillement collectif, mais aussi un cri silencieux contre l’amnésie historique. Partout dans le pays, des cérémonies ont été organisées : prières œcuméniques, veillées à la bougie, hommages aux disparus, conférences publiques sur la mémoire et la justice transitionnelle.

Une plaie béante dans l’histoire du pays

Le conflit débuté en 1998, souvent qualifié de « première guerre mondiale africaine », a plongé la RDC dans une spirale de violences ininterrompues. Selon plusieurs estimations, plus de six millions de personnes auraient péri directement ou indirectement des suites de cette guerre et de ses conséquences. L’est du pays reste particulièrement marqué par des décennies de violences multiformes.

Si la mémoire de ces tragédies a longtemps été refoulée ou ignorée sur la scène internationale, de nombreuses voix, au sein de la société civile congolaise, réclament depuis des années une reconnaissance formelle de ce qu’elles nomment le Génocost, contraction de « génocide » et « Holocauste« .

Une journée pour la justice, la dignité et la paix

« Ne pas oublier les douleurs du passé. Ne jamais permettre que l’histoire se répète. Commencer à guérir, en bâtissant une paix durable, portée par la mémoire, la justice et la dignité », peut-on lire dans le message officiel publié ce matin par la Présidence de la République.

Ce triptyque mémoire, justice, dignité résume l’esprit de cette journée.

Des appels ont également été lancés pour la mise en œuvre effective d’un mécanisme de justice transitionnelle. Plusieurs responsables politiques, religieux et membres de la société civile ont plaidé pour la création d’une commission vérité et réconciliation, ainsi que pour l’indemnisation des victimes.

Un devoir collectif de transmission

Au-delà de l’émotion, cette journée du 2 août interpelle aussi les nouvelles générations. Des ateliers ont été organisés dans plusieurs établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes à l’histoire récente de leur pays. Car, selon de nombreux observateurs, la résilience congolaise passe aussi par la transmission d’un passé douloureux, mais assumé.

« Le souvenir est un acte de résistance », rappelait ce matin une survivante des massacres de Kisangani, venue témoigner devant une assemblée de jeunes à Goma.

En cette Journée du Génocost Congolais, le pays tout entier semble déterminé à ne pas laisser le silence étouffer la mémoire. Le 2 août devient ainsi une balise essentielle dans le long chemin vers la reconnaissance, la réparation et la paix.


Rédaction

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