Alors que le débat fait rage autour du contenu réel de l’accord signé à Washington entre la RDC et le Rwanda, Vital Kamerhe tente d’en canaliser la lecture dans un esprit d’unité et de responsabilité nationale. Dans son message du 30 juin, le président de l’Assemblée nationale souligne les vertus de la paix et le leadership du Chef de l’État, tout en appelant à dépasser les clivages partisans.
Mais derrière les envolées lyriques du message, des questions politiques brûlantes restent en suspens : pourquoi l’accord n’a-t-il pas été soumis au débat parlementaire, alors même que l’Assemblée nationale aurait dû statuer sur sa légalité, comme le prévoit l’article 216 de la Constitution ?
Certains observateurs y voient une tentative d’apaiser les tensions internes tout en maintenant une posture institutionnelle d’unité. D’autres y perçoivent un effort de réalignement politique de Vital Kamerhe, qui, tout en défendant la paix, semble prendre ses distances des aspects les plus controversés de la procédure.
« Il n’y a de gloire à se désolidariser de la cause nationale », écrit-il, comme pour anticiper les critiques internes.
Alors que le pays entre dans une phase de reconfiguration politique, ce message de Kamerhe pourrait bien marquer le retour d’un leadership plus visible, conciliant à la fois le rôle d’homme d’État et celui de porte-voix des aspirations profondes du peuple congolais.
MBIYE GRÂCE – G.
