Onze ans après la disparition du général-major Jean-Lucien Bahuma Ambamba, la ville de Beni, dans le Nord-Kivu, continue de célébrer la mémoire d’un homme dont l’engagement militaire et l’intégrité ont marqué les esprits. Décédé le 30 août 2014 à Pretoria, en Afrique du Sud, des suites d’un accident vasculaire cérébral survenu en pleine mission diplomatique, Bahuma reste pour beaucoup une figure emblématique de la lutte contre l’insécurité dans l’est de la République démocratique du Congo.
Ce 1ᵉʳ septembre, plusieurs jeunes de Beni se sont exprimés pour saluer l’héritage laissé par l’ancien commandant de la 8ᵉ région militaire. Pour Enoch Syahikomia, Bahuma était bien plus qu’un officier supérieur : il incarnait la résilience, la discipline et le courage. Son passage à la tête des FARDC dans la région avait redonné espoir à une population longtemps meurtrie par les violences armées.
Son rôle dans la neutralisation du mouvement rebelle M23 en 2013 reste l’un des faits marquants de sa carrière. Nickson Kambale, jeune activiste local, se souvient d’un homme capable de fédérer les troupes et de restaurer la confiance entre les militaires et les civils. Il regrette toutefois que Bahuma n’ait pu achever sa seconde mission : la traque des rebelles ADF-NALU dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
La mort du général, survenue alors qu’il participait à une réunion bilatérale avec son homologue ougandais, avait provoqué une onde de choc dans le pays. Aujourd’hui encore, son nom est cité comme exemple de leadership et de patriotisme. Les jeunes de Beni appellent les officiers actuels à s’inspirer de son parcours pour faire face aux défis sécuritaires persistants.
Dans une région où l’instabilité demeure, le souvenir du général Bahuma agit comme une boussole morale. Son héritage, fait de rigueur, de stratégie et de proximité avec les populations, continue d’influencer les aspirations de ceux qui rêvent d’un Congo pacifié.
Justin Paluku
