En seulement six mois, la Primature a englouti plus de 52 millions de dollars américains, selon les chiffres officiels du ministère du Budget. Une somme colossale qui, loin de refléter une gestion rationnelle, met en lumière la boulimie budgétaire des institutions politiques au détriment des besoins sociaux de la population congolaise.
Entre janvier et juin 2025, les décaissements de la Primature ont atteint 175 milliards de francs congolais, soit 61,4 millions USD au taux budgétaire moyen.
Le gros de cette manne a été absorbé par deux postes :
27,4 millions USD pour les rémunérations, soit déjà 61 % de l’enveloppe annuelle prévue ; 22,4 millions USD pour le fonctionnement du cabinet de la Première ministre, contre une prévision initiale de seulement 4,5 millions USD, soit un dépassement vertigineux de 409 %.
À eux seuls, ces deux postes atteignent 49,8 millions USD, c’est-à-dire la quasi-totalité des dépenses du cabinet en un semestre. À cela s’ajoutent 2,5 millions USD consacrés aux biens et matériels, portant la note du cabinet de la Première ministre à plus de 52 millions USD.
Le reste – environ 9 millions USD – a été exécuté pour des projets d’infrastructures publiques. Mais ce déséquilibre criant alimente l’indignation : comment justifier qu’une seule institution s’octroie de telles largesses, alors que les enseignants du primaire peinent à toucher 150 USD par mois, et que les hôpitaux, écoles et infrastructures du pays manquent cruellement de moyens ?
Cette situation pose, une fois de plus, la question de la discipline budgétaire en RDC, et risque de renforcer le sentiment d’un fossé grandissant entre les élites politiques et le peuple.
MBIYE GRÂCE G.







