Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, au moins 40 civils ont été sauvagement tués lors d’une attaque attribuée aux combattants des ADF/MTM-ISCAP, à Komanda, une localité du territoire d’Irumu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Le massacre a eu lieu en pleine veillée de prière dans une église locale.
Selon un communiqué officiel des Forces armées de la RDC (FARDC), les assaillants ont pris pour cible une église où se déroulait un office nocturne. Armés de machettes, les terroristes ont tué froidement des fidèles rassemblés pour prier, blessant également plusieurs autres personnes. Le bilan provisoire fait état d’une quarantaine de morts, mais il pourrait s’alourdir, selon des sources locales.

Une attaque de représailles
Les autorités militaires congolaises dénoncent un acte de représailles. Pourchassés par les armées congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) dans le cadre d’une opération conjointe lancée en 2021 dans les territoires d’Irumu et Mambasa, les combattants ADF auraient cherché à « se venger sur des populations civiles sans défense », explique le communiqué signé du lieutenant Jules Tshikudi Ngongo, porte-parole du secteur opérationnel de l’Ituri.
« Ces actes visent à répandre la terreur et à détourner l’opération conjointe de ses objectifs », précisent les FARDC, qui assurent poursuivre la traque des assaillants « jusque dans leur dernier retranchement ».
Vives inquiétudes dans la région
Ce massacre survient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans la région. Les ADF, d’origine ougandaise et affiliés à l’organisation État islamique (sous l’étiquette MTM/ISCAP), sont responsables de nombreuses tueries de masse en Ituri et au Nord-Kivu depuis plusieurs années. Malgré les efforts militaires conjoints, ces groupes armés continuent de semer la mort parmi les civils, usant de méthodes de plus en plus brutales.
Les FARDC ont présenté leurs condoléances aux familles endeuillées et appelé la population à la vigilance et à la collaboration avec les forces de défense. Elles ont aussi invité à la solidarité nationale face à cette nouvelle tragédie.
Appels à la protection des civils
À Kinshasa comme dans la région, les voix se multiplient pour appeler à une intensification des efforts de sécurisation des zones à risque. Des organisations de la société civile dénoncent l’inefficacité des opérations militaires et réclament une réponse plus structurée à la menace terroriste qui frappe l’est de la RDC.
À l’heure où le pays entame un nouveau cycle politique, ce massacre relance le débat sur la capacité de l’État congolais à protéger ses citoyens dans les zones en proie aux conflits armés. Pour de nombreux habitants de Komanda, l’urgence est à l’action :
« Nous avons besoin de protection, pas seulement de messages de condoléances », témoigne un rescapé, la voix nouée par l’émotion.