Dans la matinée de ce jeudi 3 juillet, plusieurs hommes ont été arrêtés dans le marché de Kituku, l’un des plus fréquentés de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon des sources locales, ces arrestations auraient été menées par des éléments du M23, groupe rebelle actif dans la région.
Une source sur place affirme que ces arrestations ciblées auraient pour but de « renforcer les rangs » du mouvement rebelle, en prévision du retrait partiel présumé de certains contingents de l’armée rwandaise opérant aux côtés du M23.
« Sans aucun motif apparent, ils ont interpellé des hommes dans le marché de Kituku. Nous apprenons qu’ils seront tous conduits vers Rutshuru pour y recevoir une formation militaire », a indiqué cette même source sous couvert d’anonymat.
Ces informations interviennent dans un contexte de vives tensions dans le Nord-Kivu, où les autorités congolaises accusent régulièrement le Rwanda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali continue de nier.
Face à cette situation, Maître Chantal Chambu, ministre congolaise des Droits humains, a réagi publiquement ce mercredi 2 juillet. Dans une déclaration officielle, elle a fermement condamné ces « recrutements forcés » opérés par les rebelles dans les zones sous leur contrôle.
« Il est inacceptable que des civils soient enlevés en pleine journée, en toute impunité. Nous appelons le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme à diligenter une enquête sur ces faits graves et documentés », a-t-elle déclaré. La ministre a également exigé « le retour immédiat de ces jeunes dans leurs familles respectives ».
Les autorités locales et la société civile de Goma s’alarment depuis plusieurs semaines de la recrudescence des violations des droits humains dans les territoires occupés par le M23. De nombreux témoignages font état d’arrestations arbitraires, d’actes d’intimidation et de pressions croissantes sur les populations civiles, en particulier les jeunes hommes.
À ce stade, le M23 n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations. La situation reste tendue dans la région, alors que plusieurs localités du Nord-Kivu sont toujours sous le contrôle du groupe rebelle, malgré les appels répétés de la communauté internationale à un cessez-le-feu et à une solution politique durable.