Au troisième jour du procès de Roger Lumbala devant la Cour d’assises de Paris, la stratégie de la défense s’est nettement précisée : obtenir la comparution de Jean-Pierre Bemba pour appuyer la thèse selon laquelle l’ancien chef du RCD-N n’avait aucune responsabilité militaire dans les exactions reprochées à la coalition rebelle du début des années 2000.
Face aux accusations de complicité de crimes contre l’humanité, Lumbala maintient qu’il dirigeait un mouvement strictement politique, dépourvu de troupes, et renvoie l’essentiel des opérations armées du côté des combattants de Jean-Pierre Bemba, alors chef du MLC. Selon lui, l’alliance scellée à l’époque ne faisait pas de lui un acteur opérationnel des décisions militaires. C’est précisément pour éclairer cette articulation des rôles et des responsabilités que ses avocats souhaitent entendre l’ancien vice-président congolais.
La citation à comparaître de Jean-Pierre Bemba a été officiellement transmise par l’ambassade de France à Kinshasa, conformément aux mécanismes d’entraide judiciaire internationale. D’autres personnalités et témoins, également cités par la défense, ont entamé des démarches auprès de la chancellerie française.
Le président de la Cour a confirmé la mise en place d’une procédure accélérée pour la délivrance gratuite des visas, afin de permettre aux témoins de se présenter dans les meilleurs délais. Une mesure exceptionnelle qui témoigne de l’enjeu judiciaire et politique que représente ce procès, le premier en France visant un ancien responsable congolais pour des crimes présumés commis en RDC.
MBIYE GRÂCE G.







