Dans une tribune exclusive publiée par Jeune Afrique, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, sort de son silence pour contester les poursuites judiciaires engagées contre lui par la Haute cour militaire. Il qualifie ces accusations de « mensongères » et dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Sénateur à vie depuis la fin de son mandat en 2019, Joseph Kabila s’insurge contre la levée de ses immunités parlementaires, qu’il juge « anticonstitutionnelle ». Selon lui, cette protection n’a pas pour but de soustraire un individu à la justice, mais de garantir la stabilité démocratique en évitant les représailles politiques contre les anciens chefs d’État. « Ce précédent est dangereux pour notre démocratie », affirme-t-il dans un ton ferme.
La Haute cour militaire accuse l’ancien président de trahison, crimes de guerre, viol, torture, et complicité avec des groupes armés tels que l’AFC/M23. Kabila réfute catégoriquement ces charges, qu’il considère comme « politiquement motivées » et dénuées de preuves. « Aucun élément tangible n’a été présenté tout au long de la procédure », déclare-t-il.
Joseph Kabila accuse le régime en place d’utiliser la justice comme un outil de répression contre l’opposition. Il évoque une série d’arrestations de hauts responsables civils et militaires proches de son ancien gouvernement, qu’il relie à une stratégie de neutralisation politique. Il pointe également une tentative de modification constitutionnelle, qu’il interprète comme une volonté de concentration du pouvoir au détriment du pluralisme démocratique.
À travers cette tribune, l’ancien président cherche à se repositionner comme figure centrale de l’opposition. Il met en garde contre une « dérive autoritaire » qui, selon lui, menace les fondements institutionnels du pays. « Ces événements ne sont pas isolés. Ils traduisent une crise profonde du leadership et de la gouvernance », conclut-il.
Justin Paluku