Au moins 40 morts, plusieurs blessés et des habitations incendiées lors d’une incursion meurtrière dans le territoire d’Irumu, en Ituri.
Une nouvelle tragédie endeuille l’Est de la République démocratique du Congo. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025, aux environs de 1h du matin, des hommes lourdement armés, présumés appartenir aux Forces démocratiques alliées (ADF), ont mené une attaque coordonnée dans plusieurs quartiers du centre commercial de Komanda, chef-lieu de la chefferie des Basili, dans le territoire d’Irumu (Ituri).
Selon les témoignages recueillis sur place par des sources locales, les assaillants ont ciblé simultanément les quartiers sud de la commune, notamment Buliki, Bey, Kipeyayo et Umoja, où se trouve l’église catholique de la localité. C’est précisément dans cette église qu’un drame d’une rare violence s’est produit : 37 fidèles d’un groupe chrétien en veillée nocturne pour célébrer le centenaire de leur mouvement, la Croisade, ont été froidement exécutés.
Le carnage s’est poursuivi dans d’autres quartiers. Trois autres corps ont été retrouvés à Buliki, tandis que d’autres civils ont été abattus dans leurs domiciles. Le bilan provisoire fait état d’au moins 40 morts, plusieurs blessés et des disparus, selon les autorités locales qui poursuivent encore les opérations de fouille dans les zones attaquées.
Des habitations et commerces incendiés
Outre les pertes humaines, l’attaque a également causé d’importants dégâts matériels. Plusieurs maisons d’habitation et boutiques ont été incendiées dans les quartiers de Buliki, Bey et Kipeyayo. À proximité du Complexe scolaire Mont Bleu, un camion a été calciné avec son chauffeur à bord, rapportent les témoins.
Cette attaque a ravivé la peur au sein de la population, d’autant plus qu’elle s’est produite à proximité des positions des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la mission onusienne MONUSCO.
« Comment l’ennemi a-t-il pu traverser toute cette zone censée être sous contrôle militaire sans être intercepté ? », s’interroge un habitant encore sous le choc.
Un retour de la violence après une période d’accalmie
Depuis les offensives de 2021, Komanda connaissait une accalmie relative, la zone ayant été placée sous surveillance renforcée des forces armées congolaises, avec l’appui des casques bleus de la MONUSCO. L’attaque de ce dimanche remet en question l’efficacité de ce dispositif sécuritaire dans une région historiquement instable.
Le gouvernement provincial de l’Ituri n’a pas encore communiqué officiellement sur le drame, mais des sources sécuritaires confirment que des opérations de ratissage ont été lancées pour traquer les assaillants.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences dans l’Est de la RDC, où les groupes armés, et notamment les ADF – d’origine ougandaise mais actifs depuis des années sur le sol congolais – continuent de semer la terreur malgré les efforts conjoints des forces congolaises et régionales.
