Le verdict tant attendu dans le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, n’a pas été rendu comme prévu ce mercredi. La Cour de cassation a annoncé le report de sa décision au lundi 1er septembre, sans fournir d’explication officielle. Ce report prolonge l’incertitude dans une affaire qui suscite une forte mobilisation politique et citoyenne.
Constant Mutamba est accusé de détournement de fonds publics, notamment ceux destinés à l’indemnisation des victimes de la guerre de six jours à Kisangani. Le parquet général a requis une peine de dix ans de travaux forcés contre lui, assortie d’une interdiction d’exercer toute fonction publique. L’ancien ministre rejette les accusations et dénonce une procédure motivée par des considérations politiques.
Depuis plusieurs jours, la tension est palpable autour de la Cour de cassation. Ce matin, un important dispositif policier a été déployé sur ordre du procureur général Edmond Isofa Nkanga, qui a exigé l’interpellation de toute personne diffusant des propos jugés hostiles envers les magistrats ou les institutions de l’État. Cette mesure vise à prévenir tout débordement dans un climat déjà marqué par la polarisation.
Devant la résidence de Constant Mutamba, des veillées nocturnes sont organisées depuis plus d’une semaine. Des dizaines de partisans s’y rassemblent chaque soir pour exprimer leur soutien. À l’étranger, des marches de solidarité ont également été observées, portées par des membres de la diaspora congolaise et des mouvements politiques qui réclament son acquittement.
Le report du verdict, annoncé sans justification, laisse place à de nombreuses interrogations. En l’absence d’un nouveau calendrier judiciaire, les regards restent tournés vers la Cour de cassation, tandis que les partisans de Mutamba maintiennent la pression. Ce procès, au-delà de ses implications juridiques, est devenu un symbole des tensions entre justice, pouvoir et opinion publique en République démocratique du Congo.
Justin Paluku