Une récente image montrant le Cardinal Fridolin Ambongo aux côtés du Président rwandais Paul Kagame a enflammé les réseaux sociaux et une partie de l’opinion publique. Certains y voient un geste politique, d’autres une trahison des causes défendues par la République démocratique du Congo. Mais cette lecture mérite d’être nuancée.
Le Cardinal Ambongo n’est pas un acteur politique au service d’un État. Archevêque de Kinshasa, président de toutes les conférences épiscopales d’Afrique et membre de la curie romaine, il occupe une fonction qui dépasse largement les frontières nationales. Son rôle est de porter la voix de l’Église catholique sur le continent, de dialoguer avec les dirigeants, quels qu’ils soient, et de rechercher des solutions aux crises sociales, humanitaires et politiques.
Le droit canon précise que la mission d’un prélat de son rang est de servir l’intérêt général, c’est-à-dire ce qui est socialement significatif pour le bien commun, et non les intérêts partisans d’un camp au pouvoir. Dans un contexte de tensions régionales persistantes entre Kinshasa et Kigali, une rencontre ou une photo ne signifie pas nécessairement adhésion à une politique, mais peut relever de la diplomatie pastorale.
Il revient donc aux analystes et aux observateurs de distinguer entre la mission universelle de l’Église et les dynamiques politiques conjoncturelles. Réduire un geste pastoral à un simple symbole partisan, c’est risquer d’ignorer la dimension plus large du travail de médiation que mène l’Église en Afrique.
La Rédaction
