Lors du Conseil des ministres tenu vendredi 28 juillet, le ministre de la Pêche et de l’Élevage a annoncé l’arrivée sur le territoire national d’une flotte de pêche construite en Égypte. Une relance attendue depuis près de quatre décennies, marquant le renouveau d’un secteur stratégique mais longtemps laissé à l’abandon.
Selon le compte-rendu officiel du Conseil, consulté ce lundi 28 juillet par Monde24.org, cette flotte comprend trois chalutiers de 27 mètres destinés à la pêche maritime, ainsi que cinq navires adaptés à la pêche sur le fleuve Congo et ses affluents. Ces équipements sont arrivés le 16 juillet dernier par la ville portuaire de Moanda, avant d’être acheminés à Boma deux jours plus tard par la compagnie des Voies Maritimes.
« Une cérémonie de réception provisoire sera organisée pour officialiser la mise en service de ces équipements de production », précise le compte-rendu.
Cette étape marquera la relance formelle de la pêche industrielle en RDC, 40 ans après la disparition de la Pêcherie Maritime du Congo (PEMARCO), un fleuron national tombé en désuétude depuis les années 1980.
Une diplomatie industrielle entre Afrique et Europe
En parallèle, le ministre a annoncé qu’il conduira dès ce lundi 28 juillet une délégation d’experts en Espagne, plus précisément au chantier naval d’Aresa Shipyard, pour l’inspection et l’essai technique d’une seconde vague de navires. Il s’agit de trois chalutiers de 16 mètres pour la pêche industrielle et de quatre bateaux de pêche de 12 mètres destinés à la pêche semi-industrielle, répartis entre le lac Tanganyika (2) et le lac Albert (2).
D’après les informations officielles, le processus de rapatriement de ces nouvelles embarcations est prévu pour début août 2025, signe que la diversification géographique et technique des moyens de pêche est désormais une priorité gouvernementale.
Vers une économie bleue plus inclusive
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de développement de l’économie bleue, promue par le gouvernement congolais. Elle vise non seulement à stimuler l’emploi dans les zones fluviales et côtières, mais aussi à renforcer la sécurité alimentaire, dans un pays où l’accès au poisson reste limité pour une large partie de la population.
Cette relance industrielle, selon plusieurs observateurs du secteur, pourrait marquer un tournant significatif pour les provinces riveraines comme le Kongo-Central, l’Ituri ou encore le Haut-Uélé, dont les ressources halieutiques sont largement sous-exploitées.
Le ministère de la Pêche et de l’Élevage promet, dans les mois à venir, une formation spécialisée pour les équipages, des investissements dans les infrastructures de stockage et de transformation, ainsi qu’un cadre juridique rénové pour encadrer la pêche industrielle et artisanale.
Avec cette opération, le gouvernement congolais tente de reconquérir un secteur stratégique pour son économie tout en envoyant un signal fort de coopération technique Sud-Sud et Nord-Sud.
Rédaction