La liberté de la presse est à nouveau menacée en République Démocratique du Congo, alors que des journalistes de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu sous contrôle du mouvement rebelle M23, affirment avoir été victimes de pressions et de menaces directes lors d’une réunion avec le porte-parole du groupe armé.
La rencontre, organisée à l’Hôtel News Riviera, a été dirigée par Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23. Dès l’ouverture de la session, les téléphones portables des journalistes ont été confisqués, suscitant des inquiétudes sur la sécurité et la liberté d’action des participants.
Selon plusieurs témoignages recueillis, Lawrence Kanyuka aurait imposé des directives strictes : les journalistes couvrant les zones sous contrôle du M23 doivent désormais s’abstenir de diffuser toute information en provenance des autres provinces, en particulier de Kinshasa, dont la couverture a été explicitement interdite. L’homme aurait également menacé d’arrêter tout journaliste qui oserait ignorer ces consignes.
Ces intimidations renforcent un climat déjà précaire pour les professionnels des médias dans la région. À Bukavu et dans d’autres localités de l’Est, les journalistes vivent régulièrement sous la pression des groupes armés, contraints de travailler dans des conditions qui mettent en péril leur sécurité, leur indépendance éditoriale et leur droit d’informer librement le public.
Cette situation soulève de vives inquiétudes quant à l’avenir de la liberté de la presse dans une partie du pays déjà marquée par l’insécurité et les violations répétées des droits humains.
La Rédaction
