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RDC: Thomas Lubanga, ex-chef de guerre devenu leader du CRP, appelle à un « dialogue national inclusif » malgré la poursuite des attaques de son mouvement

Thomas Lubanga Dyilo, ancien chef de guerre en Ituri et actuel leader du mouvement politico-militaire Convention pour la Révolution Populaire (CRP), a lancé mercredi un appel en faveur d’un « dialogue national inclusif » pour mettre fin à la crise persistante en République démocratique du Congo (RDC).


S’exprimant lors d’une conférence de presse à Kampala, où il affirme vivre en exil forcé, Lubanga a estimé que les récents efforts diplomatiques, notamment l’accord signé à Washington et le processus de Doha, « restent insuffisants pour ramener la paix ». Selon lui, « limiter la crise congolaise à un simple accord sur l’exploitation minière serait une grave erreur ». Il plaide pour une « démarche plus holistique » et soutient l’initiative conjointe des Églises catholique et protestante.

L’ancien chef de milice, condamné à 14 ans de prison par la Cour pénale internationale pour crimes commis lors du conflit en Ituri, a également affiché son soutien à l’AFC/M23, affirmant que « le salut de la RDC passe par la fin du régime de Félix Tshisekedi ».

Cependant, ce discours contraste fortement avec la réalité sur le terrain. Malgré son appel à un dialogue inclusif, le CRP, mouvement qu’il dirige, est accusé par plusieurs sources locales et rapports onusiens de poursuivre des attaques armées contre les positions des Forces armées de la RDC (FARDC) et contre des civils. Ces violences se concentrent dans le territoire de Djugu et le long du littoral du lac Albert, aggravant une situation sécuritaire et humanitaire déjà précaire dans la province de l’Ituri.

Qui est Thomas Lubanga ?

Thomas Lubanga Dyilo, figure emblématique des conflits en Ituri, a été le premier individu condamné par la Cour pénale internationale en 2012 pour enrôlement et utilisation d’enfants soldats. Ancien chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), il a purgé une peine de 14 ans avant de réapparaître en mars 2025 à Kampala pour annoncer la création de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Ses prises de position actuelles et son appel à un « dialogue inclusif » interviennent alors que son nom reste associé à un passé lourdement marqué par la guerre et les crimes de masse.

Les faits récents sur le terrain

Selon les derniers rapports de l’ONU et des ONG locales, la situation sécuritaire dans le territoire de Djugu demeure explosive. Depuis le début de l’année, plusieurs attaques attribuées au CRP ont ciblé des positions FARDC et des villages civils, entraînant des déplacements massifs vers Bunia et la zone frontalière avec l’Ouganda. Les affrontements sont particulièrement concentrés autour des axes menant au littoral du lac Albert, une zone stratégique pour le commerce et les ressources. Les acteurs humanitaires alertent sur des violations graves des droits humains, notamment des exécutions sommaires et des pillages systématiques.

Picard Luhavo

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