Le Vice-premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a présenté, jeudi 11 décembre, au Sénat, le projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Il l’a fait au nom de la Première ministre, cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa. Ce texte, déjà adopté par l’Assemblée nationale, est désormais chiffré à 22 milliards de dollars américains.
Devant les sénateurs, Adolphe Muzito a exposé les principaux axes du projet, marqué par des ajustements issus de la récente revue menée avec le Fonds monétaire international (FMI). Il a rappelé que le cadre budgétaire s’inscrit dans une programmation triennale, avec une pression fiscale projetée à 12 % en 2026, 13 % en 2027 et 15 % en 2028.
« L’ambition est d’atteindre la moyenne de l’Afrique subsaharienne, estimée à 17 %, d’ici 2030 », a expliqué le VPM du Budget. Selon lui, cette trajectoire permettra au pays de financer sur ressources propres la défense et la sécurité, l’amélioration des salaires des agents publics et les grands travaux d’infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires, à hauteur de 15 milliards USD, répartis en trois enveloppes de 5 milliards chacune.
Il a également indiqué que ces efforts s’inscrivent dans la mise en œuvre des engagements du Président de la République, Félix Tshisekedi. « Ils contribueront à améliorer le revenu annuel par habitant, qui pourrait dépasser 1 000 dollars en 2030, faisant passer le revenu moyen quotidien de moins de 2 à plus de 3 dollars », a-t-il précisé.
Un contexte macroéconomique favorable
Adolphe Muzito a relevé que la situation économique a évolué positivement depuis le dépôt initial du projet à l’Assemblée nationale, avec une appréciation du franc congolais et un ralentissement de l’inflation.
Dans le cadre de la revue avec le FMI, l’institution avait évalué le budget à 19 milliards USD, en raison des fluctuations des recettes extérieures. Le projet initial du Gouvernement était, lui, chiffré à 20 milliards USD, sur la base d’un taux de change de 2 900 FC le dollar. Après examen, la Chambre basse a porté l’enveloppe globale à 22 milliards USD, soit une hausse de 15,5 % par rapport au niveau retenu avec le FMI.
Des réformes structurelles en priorité
Au nom de la Première ministre, le VPM a souligné que le texte présenté au Sénat comporte plusieurs réformes structurelles : digitalisation des procédures, modernisation de la TVA, extension de la facture normalisée, création d’un guichet unique pour les micro-entreprises et renforcement de l’impôt sur le revenu.
Le Gouvernement table sur une augmentation sensible des recettes et une meilleure qualité de la dépense publique. L’assainissement du fichier de paie devra notamment permettre la régularisation des agents non payés et l’amélioration progressive des salaires.
Une augmentation notable des investissements
Le projet 2026 se distingue nettement de celui de 2025, a poursuivi Adolphe Muzito. Les dépenses d’investissement atteignent 7 milliards USD, soit 36 % du budget général. Cette enveloppe inclut les fonds de péréquation destinés aux provinces.
Les transferts et subventions sont également en hausse, pour atteindre 2 milliards USD, un accroissement de 63 %. Ces crédits couvriront la relance des entreprises publiques, le financement de la recherche, la subvention pétrolière et les transferts aux provinces, y compris la prise en charge des conseillers communaux.
Après son adoption à l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances 2026 est maintenant soumis à l’examen du Sénat. Le Gouvernement le présente comme un instrument budgétaire porteur « d’une ambition de grandeur » pour la République démocratique du Congo.
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