La tension entre l’Iran et les États-Unis vient de franchir un seuil critique après l’annonce, samedi soir, d’une attaque américaine « très réussie » contre trois sites nucléaires iraniens, notamment celui de Fordo. Une opération militaire menée en coordination avec Israël, que Téhéran qualifie déjà d’« acte de guerre » et de « coup fatal porté à la diplomatie internationale ».
Une attaque éclair sur les sites sensibles
C’est dans un communiqué nocturne publié sur les réseaux sociaux que le président américain Donald Trump a confirmé l’opération :
« Nous avons mené une attaque très réussie sur les sites nucléaires de Fordow, Natanz et Ispahan. Toutes nos unités ont quitté l’espace aérien iranien en toute sécurité. C’est le moment de faire la paix », a-t-il déclaré, félicitant les forces armées américaines.
Cette déclaration est intervenue quelques heures seulement après que Trump ait averti l’Iran qu’il ne lui restait que deux semaines pour éviter des frappes. Le revirement rapide et la brutalité de l’intervention ont suscité une onde de choc sur la scène diplomatique mondiale.
Une réaction immédiate et musclée de l’Iran
Le président iranien Massoud Pezeshkian, lors d’un échange avec son homologue français Emmanuel Macron, a dénoncé ces frappes comme une agression coordonnée et a promis une réponse « encore plus dévastatrice », en ciblant notamment Israël.
Les forces armées iraniennes ont également menacé d’intercepter toute livraison d’armes ou d’aide militaire en direction d’Israël, quel qu’en soit le pays d’origine ou le moyen de transport, maritime ou aérien. Une posture qui accroît fortement les risques d’un embrasement régional dans le Golfe.
L’ombre d’Israël sur l’opération
Quelques heures avant les frappes américaines, Israël avait intensifié sa propre campagne militaire contre l’Iran en menant des raids inédits sur la ville portuaire stratégique de Bandar Abbas, dans le détroit d’Ormuz. C’est la première fois depuis le début des frappes israéliennes, dans la nuit du 12 au 13 juin, que le sud du pays est ainsi ciblé.
Cette escalade militaire israélienne semble faire partie d’une stratégie coordonnée avec Washington, remettant en cause les efforts diplomatiques encore en cours à Paris et à New York.
Des critiques virulentes sur la scène politique américaine
Sur le plan intérieur, l’administration Trump fait face à une levée de boucliers. Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a dénoncé une « trahison » des engagements de paix :
« Donald Trump avait promis la paix au Moyen-Orient. Il a échoué. Le risque de guerre s’est dramatiquement aggravé. »
Jeffries a en outre critiqué l’absence d’approbation du Congrès pour cette intervention militaire, y voyant une dérive autoritaire inquiétante :
« Il a trompé le pays sur ses intentions et pourrait engager les États-Unis dans un conflit désastreux sans débat démocratique. »
Une diplomatie au bord du gouffre
L’Iran accuse désormais ouvertement les États-Unis de « faire exploser » la diplomatie régionale. Les appels à la retenue se multiplient du côté européen, mais les perspectives d’un retour à la table des négociations semblent aujourd’hui plus éloignées que jamais.
Alors que l’administration Trump parle de victoire stratégique et d’opportunité pour une paix future, les signaux en provenance de Téhéran, Tel-Aviv et Washington laissent entrevoir un scénario inverse : celui d’un engrenage militaire incontrôlable au cœur du Moyen-Orient.
Rédaction