La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, est arrivée ce vendredi à Goma pour une visite officielle de trois jours. Ce déplacement intervient dans un climat sécuritaire tendu dans l’Est du pays, marqué par la persistance des affrontements entre les forces loyalistes et plusieurs groupes armés, dont l’Alliance du Fleuve Congo/M23.
Au programme de cette mission : des rencontres avec les représentants de l’AFC/M23 pour aborder les priorités actuelles du mandat de la Mission des Nations Unies, notamment la protection des civils, la sécurisation des zones à risque et l’appui au processus de paix.
« Je suis ici pour écouter et exprimer ma solidarité avec la population de Goma et avec le personnel de la MONUSCO. Votre résilience est remarquable », a déclaré Bintou Keita à son arrivée à l’aéroport international de Goma, où elle a été accueillie par les autorités locales et des représentants de la Mission onusienne.

Contexte sécuritaire dans le Nord-Kivu
Depuis fin 2021, la province du Nord-Kivu est confrontée à une recrudescence de violences, conséquence de la résurgence du mouvement M23, désormais regroupé sous la bannière de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC). Les combats ont causé le déplacement de plus de 800 000 personnes, selon les chiffres des agences humanitaires. Plusieurs localités stratégiques autour de Goma restent sous tension, et l’accès humanitaire demeure limité dans certaines zones.
Le gouvernement congolais, soutenu par des partenaires régionaux et la communauté internationale, continue d’appeler au retrait immédiat des groupes armés et à la poursuite des efforts diplomatiques engagés à travers le processus de Luanda et celui de Nairobi.
Position de la société civile et rôle des humanitaires
De leur côté, les organisations de la société civile de Goma restent prudentes mais ouvertes à cette démarche.
« Il est important que la MONUSCO dialogue avec toutes les parties en conflit, mais il faut aussi que les communautés affectées soient pleinement impliquées dans ces discussions », a estimé Jonas Mukeba, coordonnateur du cadre de concertation des organisations citoyennes du Nord-Kivu.
Les agences humanitaires, elles, continuent de lancer des alertes sur l’urgence d’un accès sécurisé aux zones de déplacés.
« Les besoins humanitaires sont énormes et nous manquons de couloirs sécurisés pour acheminer l’aide », a souligné une responsable du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) à Goma.
La visite de Bintou Keita est ainsi perçue comme un signal diplomatique fort, mais les attentes demeurent élevées quant à des actions concrètes et immédiates pour soulager les populations durement éprouvées par cette crise.
Rédaction