La société civile du secteur de Bapere alerte sur la présence prolongée du groupe armé ADF (Forces démocratiques alliées) sur les sites miniers de Bududiya et Isange, dans le territoire de Lubero. Cette occupation, entamée en septembre 2024, suscite de vives inquiétudes quant à la sécurité locale et à la souveraineté de l’État congolais sur ces zones stratégiques.
Selon Samuel Kakule Kaheni, président de la société civile locale, les rebelles islamistes dictent désormais leur loi sur ces sites riches en minerais. Il affirme que l’État n’a plus aucune emprise sur ces lieux.
L’opacité entoure les activités des ADF sur place. Il reste difficile de déterminer s’ils exploitent directement les ressources ou s’ils utilisent les sites à d’autres fins. Ce qui est certain, selon M. Kaheni, c’est que leur présence dure depuis plus d’un an, sans intervention significative des autorités.
La mainmise des ADF sur Bududiya et Isange compromet gravement les activités minières légales. Elle accentue également l’insécurité dans la région, déjà fragilisée par des années de conflits armés. Le président de la société civile appelle à une réponse militaire plus offensive, estimant que les stratégies défensives ne suffisent plus et que l’ennemi profite de chaque accalmie pour se réorganiser.
Actifs depuis plusieurs années dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, les ADF sont considérés comme l’un des groupes armés les plus violents de l’est de la RDC. Selon des estimations de la société civile, ils seraient responsables de plus de 40 000 morts.
Leur implantation dans des zones minières stratégiques renforce les liens entre exploitation illégale des ressources naturelles et financement du terrorisme, aggravant ainsi la crise sécuritaire et économique dans la région.
Justin Paluku







