Home / Sports / Ituri : À Nyakunde, le football au service de la cohésion sociale, un match symbolique entre Andisoma et Walendu-Bindi sous l’initiative de l’ONG JUSTICE PLUS

Ituri : À Nyakunde, le football au service de la cohésion sociale, un match symbolique entre Andisoma et Walendu-Bindi sous l’initiative de l’ONG JUSTICE PLUS

Le Stade Tata Bukunyabo de Nyakunde, dans la chefferie des Andisoma (territoire d’Irumu), a vibré au rythme d’un événement sportif pas comme les autres. Ce dimanche, deux équipes issues de communautés autrefois opposées, Cœur de Lion de Walendu-Bindi et Griffe de Lion d’Andisoma, se sont affrontées dans un match de football chargé de sens. Au terme d’une rencontre disputée, Cœur de Lion l’a emporté sur le score serré de 4 buts à 3.


Derrière cette initiative se cache l’ONG Justice Plus, dans le cadre du projet RESET (Stabilisation réactive à travers la transition), financé par le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO). Plus qu’un simple rendez-vous sportif, ce match s’inscrit dans une démarche stratégique de consolidation de la paix et de renforcement de la cohésion intercommunautaire dans une région marquée par des tensions persistantes.

Le sport comme pont entre communautés

Dans cette zone de l’Ituri, où les rivalités historiques, les différends territoriaux et les séquelles des conflits armés continuent d’alimenter la méfiance entre communautés, le football devient un langage universel.

“Le sport est un outil puissant de réconciliation, il permet de se rassembler autour de valeurs communes comme le respect, l’esprit d’équipe et la solidarité”, explique un membre de l’équipe de Justice Plus.

Ce match n’était pas seulement un spectacle. Il représentait un espace neutre de dialogue informel entre les chefferies de Walendu-Bindi et d’Andisoma. En partageant le terrain, les joueurs ont démontré que la fraternité peut triompher des divisions.

Une approche inclusive et participative

L’organisation de l’activité s’est distinguée par une intégration volontaire du genre et de l’inclusion sociale. Femmes, jeunes, personnes vivant avec handicap et membres de groupes marginalisés ont été pleinement associés à toutes les étapes : de la planification à la sensibilisation, en passant par l’encadrement et l’animation du match. Un geste fort pour déconstruire les stéréotypes encore profondément enracinés dans les structures communautaires locales.

“Ce genre d’initiatives permet non seulement de rendre visibles les femmes et les jeunes dans les espaces publics, mais aussi de leur reconnaître un rôle actif dans la construction de la paix”, souligne un encadreur sportif ayant participé à l’événement.

Combler les fractures sociales

L’analyse du contexte local met en lumière plusieurs défis persistants : la sous-représentation des femmes dans les instances de décision, l’exclusion des jeunes des processus de paix, la marginalisation des minorités ethniques et l’invisibilité des personnes handicapées dans la sphère publique.

En réponse, l’activité visait à :

Créer un espace de rencontre interculturel et dépassant les clivages communautaires ;

Encourager l’inclusion active des catégories souvent négligées ;

Réduire les inégalités de genre en promouvant la participation féminine sur et autour du terrain ;

Renforcer les capacités locales à mener des actions de cohésion de manière autonome, inclusive et durable.

Un symbole porteur d’espoir

Les premiers résultats sont encourageants : la participation massive des communautés, l’enthousiasme partagé autour de l’événement, et les engagements pris par les leaders locaux pour pérenniser ce type d’initiatives témoignent de la pertinence de cette approche.

“Ce match a été bien plus qu’un affrontement sportif. Il a été un acte de résilience collective, un appel au vivre-ensemble et un pas vers un avenir apaisé pour nos communautés”, a déclaré un notable local.

Justice Plus entend capitaliser sur ce succès en multipliant ce type d’activités dans d’autres zones sensibles du territoire d’Irumu, avec l’espoir qu’un jour, ce ballon rond contribue à faire taire les armes.


Picard Luhavo

Étiquetté :

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *