Dans une démarche inédite de diplomatie sportive et de promotion internationale, le gouvernement de la République démocratique du Congo a conclu un accord de 5 millions de dollars avec le club français de Ligue 1, l’AS Monaco. Ce partenariat vise à offrir une visibilité à la RDC à travers les maillots du club, avec en prime une enveloppe supplémentaire de 215 000 dollars pour chaque visite de l’équipe sur le sol congolais.
Selon les informations relayées par TV5 Monde, le gouvernement congolais souhaite que la RDC bénéficie d’une présence stratégique sur les maillots de l’AS Monaco, un club régulièrement engagé dans les grandes compétitions européennes. L’objectif : attirer l’attention du monde sur les opportunités touristiques, économiques et culturelles qu’offre la RDC.
« C’est une initiative de marketing territorial qui entre dans le cadre d’une diplomatie d’influence, comme le font déjà plusieurs pays africains », justifie une source proche du dossier.
Ce partenariat rappelle les contrats de visibilité signés par le Rwanda avec Arsenal et le Paris Saint-Germain, sous le label « Visit Rwanda », qui ont contribué à augmenter les arrivées touristiques dans ce pays d’Afrique de l’Est.
En s’associant à l’AS Monaco, le gouvernement congolais espère changer le narratif international autour de la RDC, souvent perçue à travers le prisme des conflits et des crises humanitaires.
Mais ce contrat soulève aussi des critiques, notamment sur le montant jugé élevé pour un pays confronté à des défis économiques majeurs. Avec 5 millions de dollars de frais fixes et 215 000 dollars supplémentaires par visite du club, la facture pourrait grimper rapidement.
« Nous ne remettons pas en cause la stratégie, mais la priorité. Ce montant aurait pu renforcer des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation ou la sécurité dans l’Est », estime un économiste basé à Kinshasa.
À ce stade, les détails complets du contrat n’ont pas été rendus publics : durée, modalités de paiement, obligations de chaque partie, critères d’évaluation… Autant de zones d’ombre qui suscitent la demande de plus de transparence de la part de la société civile.
Avec ce partenariat, la RDC entre dans le cercle des pays africains qui misent sur le sport pour soigner leur image et attirer des investissements. Mais le succès de cette stratégie dépendra des retombées concrètes sur le terrain, au-delà de la simple visibilité médiatique.
