Alors que la crise politique qui secoue l’Assemblée provinciale du Kasaï Central continue de faire des vagues, de nouvelles révélations jettent un éclairage troublant sur le rôle du Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières dans l’amplification de cette situation.
Un message officiel, signé par le Vice-Premier Ministre Shabani Lukoo Bihango en date du 5 juin 2025, demande expressément le maintien d’un dispositif policier devant le bâtiment de l’Assemblée provinciale, tout en rappelant que les activités de cette institution ne sont pourtant pas suspendues.

Cette décision, qui semble empêcher la tenue normale des plénières, suscite une vague d’indignation au sein de la classe politique locale. Pour Marcel Tshipelepele, figure politique du Kasaï Central, cela démontre une « incapacité du Ministère à gérer la crise », mais surtout une volonté manifeste de nuire au bon fonctionnement de l’institution provinciale.
« Le Ministère s’aligne clairement sur une logique de déstabilisation, dictée par certains fils du terroir identifiés, qui ont visiblement la mainmise sur le Vice-Premier Ministre », dénonce Tshipelepele.
Les accusations sont graves : une instrumentalisation des services de l’État pour servir des intérêts politiques locaux, au détriment de la stabilité institutionnelle et du respect des lois. Alors que l’Assemblée provinciale n’a jamais été suspendue officiellement, la présence policière imposée autour de son siège est perçue comme une tentative de museler les élus locaux.

Ce climat délétère alimente davantage la méfiance entre Kinshasa et les autorités locales du Kasaï Central, et pourrait provoquer des réactions en chaîne dans d’autres provinces si aucune solution institutionnelle n’est rapidement envisagée.
Les regards sont désormais tournés vers la Présidence de la République, appelée à trancher et à restaurer l’équilibre démocratique dans cette province en proie à de graves turbulences politiques.
MBIYE GRACE – G.